‘Legally blond’, ‘The Ugly Truth’, ‘Two weeks notice’, ‘Rumor has it’…et parmi tous ces films, que j’ai déjà regardé des milliers de fois, l’un a attiré mon attention et éveillé mon sens critique : ‘He’s just not that into you’.

Me replonger dans ces films me rappelle une adolescence où je consommais énormément de comédies romantiques.

Que voulez-vous, je suis une éternelle loveuse. Une amoureuse de l’amour.

Du moins, avant.

Avant l’âge adulte, avant les coups et les blessures. À l’époque où je sautais la tête la première avec toute la naïveté du monde. Une époque qui n’est d’ailleurs pas si lointaine que cela.

« He’s just not that into you » m’a titillé car l’adolescente rêveuse que j’étais la première fois que je l’ai vu ne portait pas le même regard sur la vie, sur l’amour et sur les relations humaines. En me rejouant le film, j’ai su dès la première scène que ma perception, mon analyse allait être différente.

Avec beaucoup de recul, et étant plus alignée aujourd’hui, je suis consternée devant certaines scènes et j’ai noté quelques enseignements dont j’aurais souhaité être consciente plus tôt dans ma vie.

Ma revue peut vous paraître cynique par moment, mais ne vous y méprenez pas, je reste une loveuse invétérée…qui a un peu plus la tête sur les épaules 😉

1. L’amour n’est pas synonyme de souffrance

Laissez-moi vous peindre le tableau de la première scène du film. Une petite fille est en train de construire son château de sable dans un parc. Out of nowhere, un petit garçon qu’elle aime visiblement s’approche d’elle et sans raison aucune la bouscule. La petite fille court vers sa mère, en pleurs, chercher du réconfort. Et désemparée, lui demande pourquoi le garçon a été méchant envers elle. Dans une tentative très maternelle – et sans doute maladroite – de la réconforter, elle lui dit ces mots : ‘parce qu’il t’aime’.

Well… J’aimerais comprendre. D’où nous vient cette idée selon laquelle si un garçon/homme nous fait passer par des épreuves difficiles, c’est parce qu’il ne sait pas comment exprimer ses sentiments ? C’est d’ailleurs l’une des grandes interrogations du film. Combien de fois avons-nous entendu « Mais non, ce n’est pas ce qu’il a voulu dire/faire, tu sais que les hommes sont maladroits. Ils ne savent pas exprimer leurs sentiments ».

Breaking news ladies – and gentlemen –, l’amour n’est pas synonyme de souffrance.

Imaginez cette petite fille à qui on laisse croire cela, grandir avec une pareille théorie. Quelle chance a-t-elle de la déconstruire à l’âge adulte lorsqu’elle est réellement confrontée à des expériences fâcheuses ? Combien d’années de thérapie faut-il pour déconstruire cette idée fausse ? Une dangereuse idée qui pousse d’ailleurs de nombreuses femmes à rester dans des foyers violents…et parfois y laisser leur âme.

2. Idéaliser l’amour ou son partenaire/crush est le premier pas vers une relation ratée

Je vais être honnête avec vous, j’ai souvent eu tendance à idéaliser l’amour et l’homme parfait. Et entre nous, avouez que cela vous est déjà arrivé également ?

Je vous explique avec le cas de Gigi, célibataire malgré elle, grande amoureuse de l’amour et qui voit des signes absolument partout !

La scène où elle retrace à nouveau son date avec Connor à son amie pour la convaincre – et s’auto-convaincre – qu’il était réellement intéressé par elle en atteste. Elle lui dit « il a commandé plusieurs verres pour nous » alors qu’il est évident que c’était par politesse ; « il a dit qu’il était ravi de me rencontrer », ce à quoi son amie réplique « Était-ce au début ou à la fin du date ? » ; « À la fin » dit-elle.

Son amie lui explique que si c’était à la fin cela pouvait être un blow off. Indémontable, Gigi lui répond sincèrement confuse que c’était certainement au début.

Qui n’a jamais été dans cette situation où l’on voit des signes partout ? Pire, où l’on interprète chaque geste, chaque mot pour que cela colle à notre scénario de la romance parfaite ? Lorsqu’une personne nous intéresse, aucune interprétation qui ne sert pas notre idylle n’e de place dans notre logique. Mais il s’agit bien d’une interprétation, justement.

Savoir prendre du recul et comprendre ce qu’il se passe exactement comme cela se passe est donc essentiel.

3. Nos ami•e•s ne nous disent pas toujours la vérité

Bien souvent, notre entourage nous aide à construire et alimenter nos illusions pour ne pas nous blesser ou briser nos rêves. Après sa conversation avec Alex qui lui explique les bases d’une relation ‘homme/femme’, Gigi explique à son tour la théorie à ses collègues.

Elle aurait donc compris que les femmes qui se marient avec leur copain 3 ans après le début d’une relation sont une exception. Cependant, celles qui n’arrivent jamais à mettre la corde au cou de leur fiancé sont la règle. À bon entendeur…

Lorsque Beth, interprétée par Jennifer Aniston reformule ladite théorie, elle a effectivement tout compris, mais Gigi et Janine se rendent compte que Beth se trouve dans le 2e cas de figure. Celles-ci se confondent en explications, lui disant que cela ne s’applique pas à elle. I mean…really ?!

Ou encore cette scène où Anna (Scarlett Johansson) parle de sa belle rencontre sans issue avec Ben, marié (interprété par Bradley Cooper) à Mary (Drew Berrymore). Cette dernière lui raconte, comme pour lui donner de l’espoir, l’histoire d’un employé de son père qui après 15 ans de mariage a rencontré l’amour de sa vie, divorce de la première épouse et se met avec son âme sœur avec qui il vit heureux depuis 22 ans.

Les yeux d’Anna s’illuminent de milles feux, la confortant dans son idée.

Mes amies, que j’adore, ne sont pas différentes. Moi aussi, je suis cette amie. Qu’y-a-t-il de si mal à éclater une bulle qui n’a pas lieu d’être ? S’il est vrai qu’il peut être agréable de vivre dans l’illusion d’une parfaite idylle, il est bien plus difficile de s’en remettre après que la bulle ait éclaté. Car croyez-moi, elle finit toujours par éclater !

4. Se perdre en essayant de lui plaire ne mène nulle part

Ne vous méprenez pas, l’amour implique des concessions et bien souvent des sacrifices. Rien n’est tout noir ou tout blanc, MAIS ne vous oubliez pas en voulant plaire à votre partenaire.

Beth, en couple avec Neil depuis 5 ans peine à lui faire sauter le pas. Elle refoule malgré elle ses envies de mariage craignant de faire fuir son chéri et campe ainsi dans une relation sans issue pour elle.

Dans nos sociétés (occidentales comme africaines), qu’y a-t-il de pire qu’être dans une relation « sans issue de mariage » ? Être célibataire.

Pour elle, la consécration de sa relation est le mariage et c’est totalement légitime, alors que lui ne l’entend pas de la même oreille.

Ne taisez pas vos envies par peur de le faire fuir. S’il part, il ne devait certainement pas être là.

5. Ce n’est pas parce que vous vous investissez plus dans la relation qu’il/elle vous aimera davantage

Mes sœurs sénégalaises, sœurs jongué, sachez que je ne vise personne !

D’une manière ou d’une autre, certaines d’entre nous avons tendance à en faire des tonnes pour séduire son partenaire et être dans ses bonnes grâces…et celles de sa belle-famille. Du temps, de l’énergie, parfois de l’argent investi sans compter, pour quelqu’un qui ne saura même pas apprécier ces efforts…pour quelqu’un qui n’a certainement rien demandé.

Encore Gigi, infatigable. Dès qu’Alex lui demande un peu d’aide lors de la soirée qu’il a organisé et à laquelle elle était simplement invitée, elle se positionne en co-host et s’occupe d’absolument tout pendant que monsieur s’amuse. Elle prépare les cocktails, sert les invités, nettoie, range…

Au quotidien, nombreuses sont celles qui posent des actes bien plus forts, cherchant la validation de leur partenaire/crush. Et bien souvent, lorsqu’elles ne reçoivent pas la même énergie, blâment l’autre pour son manque de considération, d’implication ou d’amour tout simplement.

La vérité très chère, c’est qu’il n’a rien demandé. Vous avez tout fait de votre propre chef.

Et l’autre vérité, my love, c’est que vous n’avez pas besoin d’en faire autant. Tout simplement.

6. Si vous n’envisagez pas une relation avec lui/elle, ne le lui faites pas miroiter

Parlons de la relation entre Anna et Connor.

Elle le tient en haleine, l’appelle quand elle a besoin d’attention et d’affection qu’elle ne peut recevoir de Ben, son homme marié.

Sounds familiar ? Mais si, vous savez, ce gentil garçon, complètement amoureux, qui ferait n’importe quoi pour vous et que vous gardez sous le coude pour les périodes de vaches maigres ? Vous n’en êtes pas amoureuse mais adorez l’attention et l’amour inavoué qu’il vous porte.

C’est notre souffre-douleur adoré, il paie les pots cassés de ses pairs. Si j’écoutais mon cœur brisé je dirais que c’est de bonne guerre, mais le mérite-t-il pour autant ?

En faisant cela nous reproduisons le même schéma et contribuons à faire perdurer ce cycle malheureux. Je ne les décharge pas du tout. Ils sont rois en la matière. Je dis simplement que c’est un cercle vicieux.

Pour le reste, men are… Well, you know.